AMAD

„Archivum Medii Aevi Digitale - Interdisziplinäres Open-Access-Fachrepositorium und Wissenschaftsblog für Mittelalterforschung‟
 Zur Einreichung
AMAD BETA logo
Datum: 2016
Titel: Compte-rendu de "La Muse s’amuse. Figures insolites de la Muse à la Renaissance" par Perrine Galand et Anne-Pascale Pouey-Mounou
Mitwirkende: Institut de recherche sur la Renaissance, l'Age Classique, et les Lumières. ( IRCL )
Université Paul-Valéry - Montpellier 3 ( UM3 ) -Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS )
Autor*in: Darmon , Rachel
Beschreibung: Paru dans la Revue d'histoire littéraire de la France ; La Muse s'amuse. Figures insolites de la Muse à la Renaissance. Dirigé par PERRINE GALAND et ANNE-PASCALE POUEY-MOUNOU. Genève, Droz, 2016, « Cahiers d'Humanisme et Renaissance » n° 130. Un vol. de 472 p., ill. L'enjeu est annoncé dès le titre : il s'agit de déjouer les attentes, d'aller contre les clichés, en présentant les aspects insolites revêtus par la muse dans la littérature des XV e , XVI e et XVII e siècles. Pari réussi : ce volume collectif, issu de dix-huit contributions présentées lors de plusieurs journées d'études, analyse dans toute leur diversité des apparitions de muses vamp', putains ou cuisinières de gnocchis, qui scandent la vie littéraire et les débats esthétiques de la première modernité. Il montre l'adaptabilité de cette figure de la muse, capable d'accompagner le poète dans la singularité de chacun de ses choix, dans la variabilité de son quotidien autant que dans les grandes évolutions caractéristiques de l'histoire littéraire de son époque. Comme l'explique Anne-Pascale Pouey-Mounou dans la préface, c'est parce que la muse se situe au coeur du stéréotype qu'elle offre la possibilité à chacun de se l'approprier, de l'actualiser. C'est parce que l'apparition de la muse correspond à certaines attentes qu'elle permet à chaque poète de situer l'individualité de son écriture par rapport aux idées qui circulent alors sur l'origine et la destination de l'acte littéraire. Le recueil, qui rend justice à la multiplicité des apparitions de la muse sur une vaste période temporelle, présente en cinq parties distinctes la grande variété de ses articles. Ceux-ci sont regroupés selon un critère à la fois chronologique, linguistique (les « muses néo-latines » sont séparées des « muses françaises ») et de tonalité (comique avec les « muses macaroniques » ou « satyriques », distinctes des autres apparitions de muses plus sérieuses). La première partie, intitulée « Muses néo-latines », permet de rappeler certains intertextes antiques et de préciser la nature de l'imitation poétique, à laquelle président des muses étonnamment érotisées, entre le Quattrocento et le début du XVI e siècle. Plus qu'un héritage poétique figé, les muses telles qu'elles apparaissent ici portent déjà l'indice discret de leur propre subversion. Plus manifeste est la mise à distance de l'antique aura des muses sous la plume de Folengo, objet des contributions de la deuxième partie. La troisième partie, consacrée aux « Muses françaises de la Grande Rhétorique à la Pléiade », présente des muses synonymes d'une noblesse poétique à acquérir ou à défendre, porteuses d'un épanouissement de la parole que l'on cherche à situer dans le présent ou l'avenir. Une rupture est alors mise en valeur avec « la Pléiade et son héritage » (quatrième partie) : les muses deviennent porteuses de regret plus que de promesse, indices d'un manque plus que d'une plénitude. C'est toutefois ce changement du rôle accordé aux muses qui leur confère toute leur vivacité au siècle suivant, comme le montre la dernière partie intitulée « Muses satyriques, burlesques et polémiques du XVII e siècle ». L'ouvrage s'achève sur une contribution en forme d'utile bilan sur les muses dans le champ littéraire au milieu du siècle, terminus ad quem d'un riche parcours chronologique correspondant à la Première modernité. Par-delà l'évolution chronologique attendue, qui correspond aux grands courants de l'histoire littéraire, on voit se dessiner des lignes de convergence d'une partie à l'autre de cet ouvrage collectif, malgré la diversité des corpus, des moments et des espaces considérés. Les contributions de J. Nassichuk et R. Béhar montrent ainsi comment les muses sont associées à la revendication d'une poésie locale, géographiquement déterminée : le poète Anisio, faisant de la Campanie la destination privilégiée des muses, défend une école proprement napolitaine, d'expression néo-latine. Giulio Cesare Cortese défend lui aussi le projet d'une poésie propre à ces lieux, mais en employant cette fois la langue napolitaine, d'où le rôle burlesque qu'il choisit de faire jouer à ses muses. Ainsi libérées, elles peuvent s'acclimater à chaque localité, dans un contexte toujours lié toutefois à celui d'une noblesse de cour connaisseuse du canon classique, sans lequel une poésie en langue napolitaine ne semble pouvoir accéder à la légitimité. C'est cette même fonction légitimante des muses que fait
URI: https://www.amad.org/jspui/handle/123456789/60704
Quelle: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01486610/file/La_Muse_s_amuse.pdf
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01486610
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01486610/document
AMAD ID: 673063
Enthalten in den Sammlungen:BASE (Bielefeld Academic Search Engine)
General history of Europe


Dateien zu dieser Ressource:
Es gibt keine Dateien zu dieser Ressource.


Alle Ressourcen in diesem Repository sind urheberrechtlich geschützt, soweit nicht anderweitig angezeigt.